« Le bon Dieu m’a donné un père et une mère plus dignes du ciel que de la terre » écrira sainte Thérèse.
Quand Thérèse Martin naît, le 2 janvier 1873, Zélie, sa mère, a déjà 42 ans et Louis, son père, 50 ans. Zélie meurt quatre ans et demi après la naissance de Thérèse, donc leur existence est faite. Leur sainteté n’a pas commencé avec la naissance de leur plus jeune fille. C’est l’exemple parental et familial qui a été porteur.
Certes, ils sont d’abord connus à cause de Thérèse qui, dans l’Histoire d’une âme, parle d’eux. Elle fait allusion à des lettres de sa mère la décrivant tout bébé et à sa sollicitude maternelle. De son côté, la maladie de son père tient une très grande place dans le cheminement spirituel de Thérèse. C’est à ce moment-là qu’elle ajoute à son nom de religieuse « Thérèse de la Sainte Face ».
Zélie, épouse et chef d’entreprise
Zélie ne sera connue que beaucoup plus tard, quand sera publiée progressivement la correspondance familiale dans la revue Etudes et documents et Vie thérésienne. On y voit vivre une personnalité très riche, qui ne manque pas d’humour dans sa description de la vie sociale de la préfecture de Lisieux.
Durant l’occupation prussienne, elle fait preuve de compassion en se portant au secours d’un soldat prussien en détresse. C’est une femme active qui n’hésite pas à s’installer comme « fabricante de Point d’Alençon » procurant bientôt du travail à 18 ouvrières à domicile, qu’elle « aime comme sa propre famille ».
Ses lettres échangées avec Louis, son mari, révèlent la profonde affection qui unit le couple. Les époux consacrent un temps quotidien à la prière partagée. Tout en conservant son engagement professionnel elle met au monde neuf enfants. On peut lire dans sa correspondance : « J’aime les enfants à la folie, j’étais née pour en avoir… » Les deux époux furent confrontés à la mort en bas âge de quatre d’entre eux. Ils ont transmis à leurs cinq autres filles une foi paisible, humble et ardente. Avec elles, les deux époux utilisèrent une partie de leur temps et de leur argent à aider ceux qui étaient dans le besoin. Zélie a parlé dans ses lettres de son douloureux combat contre le cancer qui l’emporte, à 46 ans, le 28 août 1877.
Louis, un père attentif
Louis, horloger-bijoutier à Alençon, fréquentait un cercle qui réfléchissait aux obligations sociales des employeurs. Après son mariage, il quittera son métier d’horloger pour seconder Zélie dans la direction de la fabrique.
Veuf à 54 ans, il se révèle père attentif à chacune de ses filles, bientôt prêt à consentir à leur projet de vie religieuse. Après l’entrée de Thérèse au carmel, commence pour lui, à 65 ans, l’épreuve de la maladie (des troubles neuro-psychiatriques). Pendant les périodes de rémission, on le voit s’occuper des malades qui l’entourent.
A travers leur vie conjugale, familiale et professionnelle, Louis et Zélie ont fait de leur vie quotidienne quelque chose d’héroïque et de l’héroïsme quelque chose de quotidien. Ils constituent donc un point de repère pour les époux et pour chaque famille chrétienne.
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